Augmentation du nombre de périmètres de localisation (PLoc) logistique dans le PLU bioclimatique parisien
Quelle est l'innovation portée par le projet ?
Ce projet permet de répondre à la problématique de manque de foncier dans Paris en favorisant la création d’espaces de logistique urbaine (ELU) permettant une distribution du dernier km en modes décarbonés. La Ville de Paris a significativement augmenté le nombre de parcelles grevées d’un périmètre de localisation logistique dans le PLU bioclimatique, afin de tisser un maillage fin d’ELU sur le territoire parisien. Ces ELU devront permettre une arrivée massifiée des marchandises, et une desserte décarbonée sur les derniers kilomètres, au bénéfice des riverains et activités à proximité. Ils sont ainsi conçus pour servir le quartier et y apaiser l’espace public. Les effets attendus sont la réduction de la congestion et de la pollution, grâce à la massification et la décarbonation du transport des marchandises.
Année de mise en oeuvre : 2024
Porteur du projet
Ville de Paris
Hôtel de Ville de Paris 75196 Paris
Comment le projet fonctionne t-il ?
Le périmètre de localisation (PLoc) logistique est une servitude qui s’applique à la parcelle, et qui oblige tout porteur de projet générant un permis de construire à réaliser un ELU sur la parcelle, ou bien a minima de ne pas obérer sa réalisation ultérieure.
L’ancien PLU parisien de 2016 comportait une soixantaine de PLoc logistique. La stratégie logistique de la Ville de Paris comprend un axe foncier et immobilier dont l’objectif phare est la création d’un maillage fin d’ELU sur le territoire parisien, grâce à l’augmentation significative du nombre de PLoc logistique dans le PLU bioclimatique.
Ainsi, l’APUR a réalisé une étude permettant d’identifier les parcelles pertinentes pour accueillir un ELU, en plus des parcelles déjà pourvues d’un PLoc logistique. Des sites bénéficiant d’une hauteur sous plafond suffisante, d’une superficie adaptée au retournement et remisage des véhicules tels que des anciennes concessions automobiles, des garages ou des parkings, sont appropriés pour accueillir une activité logistique. L’APUR s’est également intéressé plus particulièrement aux parcelles des grands propriétaires qui ont des surfaces suffisantes pour être compatibles avec l’émergence d’un ELU. Un travail de terrain a ensuite été mené sur la première sélection de parcelles, afin d’analyser les caractéristiques morphologiques des sites : hauteur, surface, condition d’accès des poids-lourds, adaptabilité à la cyclo-logistique, conditions de mutabilité, absence d’une autre servitude au PLU, etc.
Ce travail a abouti à une liste d’adresses qui ont été soumises à l’enquête publique, au même titre que le reste du projet de PLU. Au total, ce sont à présent 116 parcelles qui sont grevées de cette servitude dans le PLU bioclimatique.
Quels sont les usages concernés par le projet ?
Usages ciblés :
La Ville de Paris attend une multiplication des ELU sur le territoire parisien. Il est attendu que ces espaces puissent permettre une arrivée massifiée des marchandises et d’internaliser entièrement l’arrivée et le déchargement des marchandises sur la parcelle. L’ELU doit aussi permettre de réorganiser les tournées, de stocker, recharger les véhicules effectuant le dernier kilomètre, et doit contenir les locaux sociaux nécessaires pour les travailleurs.
Publics ciblés par le projet :
Tout porteur de projet sur une parcelle grevée d’un PLoc logistique doit réaliser un ELU ou ne pas empêcher sa réalisation ultérieure. Ces ELU doivent permettre de créer une offre immobilière à destination des cyclo-logisticiens, ou bien des transporteurs utilisant un mode décarboné s’insérant facilement dans l’environnement urbain pour la desserte des derniers km.
Toutefois, la servitude du périmètre de localisation logistique ne s’applique pas sur la totalité de la parcelle mais seulement sur la surface minimale indiquée dans le PLU bioclimatique. Ainsi, les porteurs de projet sur les parcelles concernées peuvent réaliser tout autre projet en parallèle, étant acquis que l’ELU devra en faire partie présentement ou ultérieurement. En principe, les porteurs de projet confient l’exploitation de l’ELU à un tiers. Par conséquent les transporteurs et chargeurs ne se saisissent pas directement de ce dispositif mais en sont les utilisateurs.
Quels sont les clefs de réussites et leviers facilitateurs du projet ?
Le PLU bioclimatique a été adopté en décembre 2024 et contient donc significativement plus de PLoc logistique que dans le précédent PLU. La réussite du projet est à présent conditionnée à la réalisation effective des ELU sur les parcelles grevées de cette servitude, pour aboutir à un maillage dense d’ELU à Paris. Ainsi les facteurs de réussite sont ceux qui favoriseront le bon fonctionnement d’un ELU :
Acceptabilité de l’activité logistique aux abords immédiats de logements, de bureaux…
Mise en œuvre des livraisons silencieuses en horaire décalé
Bonne insertion de l’ELU dans l’environnement urbain
Bonne situation géographique de la parcelle (axe ou quartier stratégique à proximité…) et hauteur sous plafond suffisante. Les anciens parkings, anciennes concessions automobiles … se prêtent généralement bien à des activités de logistique urbaine
Freins potentiels :
Prix du foncier à Paris
Adaptation parfois complexe des sites pour des activités de logistique urbaine (par exemple pente de rampe de circulation élevée, faible hauteur sous plafond, emprise réduite….)
Mauvaise connaissance du dispositif des PLoc logistique
En réponse pour dépasser ce frein, la direction de l’urbanisme peut mettre le porteur de projet en contact avec l’équipe chargée de la stratégie logistique urbaine pour donner des préconisations ou avis sur le projet.
Mauvaise acceptabilité par les riverains de l’activité de logistique urbaine
Une bonne communication et la certification du site par l’organisme CERTIBRUIT (livraisons silencieuses en horaires décalés) peuvent permettre de dépasser le dernier frein cité.