Chartes de logistique urbaine : des actions pour une livraison durable

Signer 50 chartes en faveur de la logistique urbaine d’ici fin 2022, voilà l’un des objectifs du programme InTerLUD. Des chartes modulables, déclinées dans chaque territoire volontaire après un diagnostic des pratiques logistiques qui sert de base objective au choix des actions. Elles sont élaborées en concertation avec les acteurs économiques pour dégager les mises en œuvre et les priorités. Afin d’accompagner à la sélection d’actions efficientes sur les territoires, un guide national décline la mise en place des différents leviers. Résumé de l’essentiel des 15 actions.

Des actions de « planification » pour inscrire la logistique dans la stratégie territoriale

  • Action 1 :  Articuler les politiques « logistique urbaine » de planification et opérationnelles 


    Apporter de la cohérence et de la continuité aux politiques de marchandises, donner une vision aux acteurs économiques.

  • Action 2 :  Intégrer la mobilité des marchandises dans le PDM (ex PDU)


    Prise en compte de la logistique urbaine dans la réflexion globale de la mobilité (marchandises + voyageurs).

  • Action 3 : Réserver le foncier pour la logistique


    Lier le développement urbain aux besoins logistiques qu’il engendre.

Obligatoire pour les agglomérations de plus 100 000 habitants, le PDM (plan de mobilité) est le document phare de planification et de réglementation pour les collectivités. En matière de logistique, il prévoit notamment l’harmonisation des règlementations, la meilleure prise en compte de l’accueil des marchandises sur l’espace public et le recours à la multimodalité.

Des actions « collectivités » concertées dont elles maîtrisent la mise en œuvre

  • Action 4 : Harmoniser les réglementations entre les communes


    Grâce à la concertation, rendre utiles, lisibles et cohérentes les règles de circulation et de stationnement pour en faciliter l’efficacité, le respect et le contrôle à l’échelle d’un territoire.

  • Action 5 : Améliorer l’efficacité des aires de livraison


    En déterminant l’offre nécessaire (placement et dimension des aires), en définissant leurs horaires, en optimisant leur signalisation et en contrôlant leur utilisation.

  • Action 6 : Réglementer la circulation en fonction du niveau de pollution des véhicules


    Encourager le renouvellement accéléré du parc en circulation, améliorer la qualité de l’air. L’enjeu est d’anticiper les difficultés des acteurs économiques et de définir des mesures d’accompagnement adaptées.

  • Action 7 : Améliorer la logistique des chantiers et la desserte des commerces environnants


    Prévoir l’organisation logistique (de la programmation des livraisons aux zones de stockage) et proposer des solutions temporaires aux commerçants impactés.

  • Action 8 : Etablir un plan de circulation des marchandises


    Identifier, aménager et rendre lisibles des itinéraires de livraisons plus sûrs et efficaces.

Des actions « collaboratives » basées sur des partenariats forts entre acteurs publics et privés

  • Action 9 : Avantager les véhicules à faibles émissions


    Conjuguer différentes mesures incitatives : accès privilégié à certaines zones, gratuité de stationnement, stations d’utilitaires en libre-service, aide financière à l’acquisition de véhicules, points d’avitaillement en carburant alternatif, ou encore soutien des transporteurs adhérant au dispositif Objectif CO2.

Qu’est-ce que le dispositif Objectif CO2 ?

Destiné aux transporteurs de marchandises et aux grossistes, le dispositif Objectif CO2 vise à établir un plan d’actions sur trois ans pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. A compter de 2021, le dispositif est reconduit dans le cadre de la 2ème phase du programme EVE (Engagement Volontaire pour l’Environnement des acteurs de la chaîne logistique et du transport de voyageurs) qui intègre également la réduction des polluants.

  • Action 10 : Encourager les opportunités multimodales


    Rechercher et favoriser la combinaison de plusieurs modes de transport pour la livraison (ferré, fluvial).

  • Action 11 : Créer des espaces logistiques urbains (ELU)


    Destinés à optimiser la livraison des marchandises en ville, ils sont classés en cinq catégories :   


    - Zone logistique urbaine (ZLU) : interface interurbain/urbain, 


    - Centre de Distribution Urbaine (CDU) : regroupement des flux en un point très proche de la zone centrale de l’agglomération,


    - Point d’Accueil des Véhicules (PAV) : réservés au stationnement des véhicules de livraison des professionnels pour organiser la livraison sur les derniers mètres, 


    - Point d’Accueil des Marchandises (PAM) : désynchronisation des opérations de livraison/retrait des marchandises, 


    - Boite Logistique Urbaine (BLU) : consigne permettant la désynchronisation de la livraison/retrait, sans intervention humaine. 

  • Action 12 : Encourager les livraisons silencieuses en horaire décalé


    Cela peut passer par la réglementation, l’adaptation de la voirie, la sensibilisation du voisinage ou encore des mesures incitatives pour former les livreurs via le label Certibruit ou aménager un espace réception de marchandises dans les commerces. L’objectif est de fluidifier le trafic en décalant les pointes des déplacements de marchandises et de personnes, et l’implication des commerces destinataires.

  • Action 13 : Développer l’usage mixte de la voirie publique


    Selon les heures, réserver certaines zones de circulation à la livraison ou à l’enlèvement des marchandises.

  • Action 14 : Développer les transports urbains de fret


    Favoriser le double usage des transports voyageurs/marchandises en exploitant des lignes de tram ou bus, notamment avec l’utilisation de matériel réformé.

  • Action 15 : Penser la logistique d’un projet urbain immobilier


    Inciter les porteurs de projet (le plus souvent privés) à s’inscrire dans une organisation logistique de leur chantier, améliorer la gestion des chantiers.

Qui est à l’origine du rapport méthodologique proposant un cadre pour l’élaboration des chartes volontaires de logistique urbaine ?

Approuvé par une quinzaine de signataires dont les GART (Autorités responsables de transport), l’AMF (Association des Maires de France) et différentes organisations professionnelles, il a été piloté par l’Ademe (Agence de la transition écologique), la DGITM (direction générale des infrastructures, des transports et de la mer) et le Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement), avec l’appui de plusieurs collectivités qui ont apporté leur éclairage terrain.


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