Piloter la logistique urbaine

Support de l'activité économique, la logistique urbaine est indispensable au bon fonctionnement et au dynamisme des villes, ce qui en fait un axe de politique publique à part entière. Certaines collectivités ont décidé d’investir le sujet par le biais de plans d’action co-construits avec les acteurs économiques. La collaboration est un facteur essentiel pour faire émerger des solutions efficaces et adaptées au contexte local. Voici quelques éclairages sur comment se construisent ces démarches, et par quels moyens les acteurs économiques peuvent s’y impliquer.

Partie prenante depuis 2014 dans les concertations autour de la logistique urbaine, organisées à Paris puis à l’échelle métropolitaine, Sandrine Bize, de la CGAD (Confédération générale de l’alimentation en détail) Île-de-France, revient sur cette expérience, et les enseignements à en tirer.

Le transport routier de marchandises est une activité indispensable pour la vitalité des centres-villes, mais c’est aussi un générateur majeur de pollution atmosphérique, de gaz à effet de serre, et de bruit. Les acteurs, concernés par le transport et de la logistique, ont besoin de comprendre quelles sont leurs contributions à ces impacts afin de participer au débat public, et d’identifier les potentiels de réduction.

Développer son entreprise avec une démarche de verdissement de sa flotte n’est pas un long fleuve tranquille mais participe à la faire progresser. C’est en tout cas la philosophie du groupe Duval Boucharechas. Partage d’expérience avec les dirigeants de cette PME spécialiste du commerce de gros de fruits et légumes.

Le renouvellement des flottes de véhicules, et notamment le transfert vers des motorisations alternatives (électrique, gaz naturel, hydrogène, etc.) est l’un des leviers majeurs de l’amélioration des performances environnementales de la logistique urbaine. Pour les professionnels, c’est aussi un arbitrage économique complexe à réaliser entre les coûts des véhicules, leurs performances et leurs coûts d’exploitation, dans un contexte d’incertitude politique et même scientifique sur ces questions.

Comment se positionner dans le mix des nouvelles énergies et véhicules associés au transport de marchandises ? La question se pose au niveau du premier maillon de cette démarche : la distribution de l’énergie. Pierre Maccioni, attaché à la direction générale de Proviridis, tente de démystifier cette question complexe aux multiples enjeux.

On estime que la pollution de l’air est responsable de 48 000 décès prématurés en France et 8 millions dans le monde, et que le trafic dans son ensemble émet plus de 70 % des polluants. Les acteurs publics européens visent en conséquence une réduction drastique et rapide de la pollution de l’air, par le biais d’un outil réglementaire qui va profondément modifier les conditions de circulation dans les grandes villes européennes dans les prochaines années. En France, il s’agit des ZFE-m (zones à faibles émissions mobilité).

La ZFE-m s’est imposée comme la mesure phare pour la lutter contre les effets négatives liées à l’utilisation des véhicules thermiques en ville. Christophe Schmitt, à la fois directeur des relations institutionnelles chez Heppner et président de la commission logistique urbaine de l’Union TLF, revient sur la volonté des acteurs économiques de participer à sa mise en place.

En ville, la livraison à vélo est le mode de transport de loin le moins polluant. De nombreux verrous organisationnels et opérationnels restent cependant à lever pour une généralisation de son usage. Si ce type de transport ne peut remplacer qu’une partie des livraisons, le développement de la cyclologistique pourrait être une solution de plus en plus pertinente en raison du renforcement des restrictions d’accès aux centres-villes. Analyse des leviers nécessaires à sa progression pour aider les professionnels à se positionner.

La société les Triporteurs de l’Ouest est spécialisée dans la livraison urbaine de palettes et de colis à vélos cargos et véhicules utilitaires. Ce modèle de livraison a su trouver sa rentabilité et se déploie aujourd’hui dans neuf villes. Fabrice Marteaux, son fondateur, partage ses conseils et retours d’expériences. Entrepôts, modèles de vélos, accompagnement de la collectivité : retour sur un modèle de livraison en pleine expansion.

Recourir au fluvial ou au ferroviaire pour le transport de marchandises en ville : est-ce possible ? L’un ou l’autre de ces 2 modes, ou les 2 combinés peuvent être utilisés pour acheminer les marchandises au plus près de certaines zones urbaines denses ; pour ensuite assurer la livraison finale grâce à un mode routier, si possible doux, comme un vélo-cargo.

Les raisons qui ont amené un fabricant de béton prêt à l’emploi à mettre en place un acheminement alternatif par voie d’eau sont assez pragmatiques. William de Warren, d’Unibéton, revient sur les choix de l’entreprise, leurs impacts positifs et, plus largement, sur le maintien des industries en ville.

Ces 30 dernières années, le stockage de marchandises s’est principalement effectué dans de grands entrepôts situés en périphérie des villes. Pourtant, poussée par les enjeux environnementaux et de nouvelles pratiques de consommation, une offre immobilière dédiée se développe dans les espaces denses des villes. À travers leurs outils d’urbanisme et leur politique foncière, les villes, acteurs de la chaîne logistique, s’adaptent à cette nouvelle logistique urbaine.

La congestion de l’hyper-centre de Nice combinée au coût du foncier a favorisé l’expérimentation de nouvelles modalités de livraison, avec un maillage de hubs interurbains. Pierre-Alexande Inwiller, du groupe Transcan, tire un premier bilan de ce projet.

Les artisans et les petits commerçants sont essentiels à la vitalité économique des centres-villes, et garantissent l’accès à des services indispensables pour les populations. Les pouvoirs publics multiplient les programmes de revitalisation, particulièrement dans les villes moyennes (Centre-Ville en mouvement, Action cœur de Ville), pour favoriser l’implantation ou le maintien de petits commerces et le développement d’activités artisanales. Pourtant, les organisations logistiques de ces acteurs restent mal connues, et elles rencontrent des défis auxquels il faut trouver des solutions afin de permettre le développement de ces activités.

Dans un contexte de congestion urbaine et d’exigences réglementaires croissantes, comment aider les artisans à s’inscrire dans des schémas logistiques plus durables ? Focus sur les réponses apportées par un grossiste du secteur avec Mathilde Calvalido et Stéphane Zaouch du groupe SGDB France (Saint-Gobain distribution bâtiment France).

La réglementation, qui vise à fabriquer mieux puis à gaspiller moins, et le développement du commerce en ligne génèrent de nouveaux besoins de récupération des déchets et des invendus. Cette question fournit les repères sur ce que recouvre la logistique retour puis met en lumière certaines pratiques pour aider les professionnels à intégrer cette problématique au cœur de leur organisation.

Comment réduire les emballages du côté des chargeurs ? La question suppose de travailler l’approvisionnement. Éclairage avec Shu Zhang de la société Pandobac qui développe une alternative aux emballages jetables.